Bakhita – Véronique Olmi

Livre de poche – 2017 – 472 pages

Lorsqu’elle a 7 ans, Bakhita a été enlevée au Soudan, son pays natal par des trafiquants d’esclaves. Elle est vendue, battue, violée, humiliée pendant des années. Elle survit grâce à une grande docilité et une résilience sans faille.

Vers ses 15 ans, Bakhita est achetée par un consul italien qui fait d’elle une servante et plus une esclave. Quand il quitte le Soudan, il emmène la jeune femme avec lui en Italie, où elle devient domestique chez les Michieli, des amis du Consul. Quand Mme Michieli accouche d’une petite fille, Bakhita est chargée de s’en occuper et tisse un lien très fort avec le bébé.

En Italie, Bakhita a rencontré Stefano Massarioto qui l’a prise sous son aile et pousse Mme Michieli à faire baptiser sa domestique parce qu’il craint pour le salut de son âme. Dans ce pays, Bakhita fait aussi face au racisme. Elle est noire dans un pays européen. La couleur de se peau effraie ou attire.

Quand les Michieli décident de repartir au Soudan, Bakhita décide de rester en Italie.

Mon avis :

Ce roman est très dur à lire. Il décrit la vie d’esclave de Bakhita pendant une grosse première partie. L’horreur est encore plus grande quand on sait que cette histoire est vraie. Même si certains détails sont épargnés au lecteur, on ressent le calvaire vécu par la jeune fille et on doit s’accrocher pour continuer la lecture.

Malgré sa situation invivable, le courage et la foi ne quittent jamais Bakhita. Tout d’abord quand elle est esclave, lorsqu’elle espère retrouver son village, sa famille, sa sœur. Puis ensuite, lorsqu’elle a développé un amour de mère pour Mimina et qu’elle doit s’occuper d’elle. Et enfin, lorsqu’elle est religieuse et que sa couleur de peau fait peur. On lui confie les tâches les plus basses ou les moins « visibles » pour le public ou la communauté. Sa peau noire effraie ou attire les foules. Pour les gens, elle devient « Moretta ».

En dépit de toutes ces difficultés, Bakhita gardera toute sa vie cette capacité d’aimer. Elle s’attache d’abord à Binah, avec qui elle est esclave, puis à la famille de Stefano, à Mimina, puis à Dieu. Toute sa vie, elle fait preuve d’une résilience impressionnante qui lui permet de continuer à aimer. Cet amour l’aide à vivre avec une culpabilité qui la rongera jusqu’à sa mort. Elle a beau savoir qu’elle n’y est pour rien dans ce qu’elle a subi en tant qu’esclave, elle ne peut s’empêcher de ressentir une sorte de culpabilité dans son corps, son corps meurtri à vie.

En bref, ce roman biographique est très bien écrit mais difficile à lire, le sujet dont il traite est atroce et pourtant la vie de cette sainte mérite d’être connue. Cette femme a été un modèle de courage toute sa vie.

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